jeudi 2 octobre 2025

L'existence intérieure


L'homme qui se répétait inlassablement la question: mais moi qui j'intéresse devait se rendre à l'évidence que cet homme à qui il faisait référence n'intéressait plus personne, quand de plus en plus l'homme qui intéressait tout le monde était celui qui détaché de lui-même serait attaché à son pouvoir d'achat, qui détaché de lui-même serait attaché aux autres, noué dans un nœud inextricable de relations intéressées et intéressant par conséquent l'économique le social et le politique, que dénoué ce nœud il n'intéressait personne, c'est-à-dire personne d'autre que lui-même de qui il serait bien le seul à ne s'être pas détaché.

Jamais il n'y eut homme plus seul que cet homme attaché à son existence intérieure qui sans elle ne se sentait pas exister tandis que tant d'autres qui lui nieraient toute existence n'existeraient que de leur seule existence extérieure qu'ils donneraient eux comme la seule existence véritable et il est vrai que le rapport d'existence si quelqu'un pu en tenir un s'infléchissait régulièrement et fortement en leur faveur, faveur qui lui était donc de plus en plus défavorable. Mais moi qui j'intéresse se répétait inlassablement l'homme intérieur et sa question restait sans réponse car tout le monde s'était détourné de l'homme intérieur pour qui plus personne n'avait d'écoute, seulement tourné vers l'homme extérieur.

Cet homme extérieur était froid et lucide comme totalement détaché de lui-même, de ce qui pouvait donc arrivé à l'homme intérieur, et son existence d'homme extérieur prenait de toute façon tellement le dessus sur celle de l'homme intérieur qu'on ne put bientôt parler que de l'un et de sa seule existence comme étrangère à lui-même; cependant qu'ignorant ce lui-même il ne pouvait en souffrir que de moins en moins de ce qui était en train de lui arriver et c'était sa mort prochaine. Il ne donnait évidemment pas de signes extérieurs d'existence vu qu'il était toute intériorité et pouvait donc être considéré déjà comme mort par tous ceux qui ne connaissaient d'autre existence qu'extérieure.

Resterait donc à prouver cette existence, qu'il eût jamais existé cet homme intérieur, mais dans ce moi qui j'intéresse il y avait comme un cri du cœur, celui d'une existence qui ne pourrait pas se prouver mais bien s'éprouver en chaque jour que l'homme vit et meurt, qu'il est seul à vivre et à mourir parce qu'il n'y aurait pas d'autre existence que mortelle et personnelle si indifférente à l'économique à la société à la politique qui lui rend bien par l'égale indifférence qu'elle lui témoigne à notre homme intérieur quand ce n'est pas la volonté d'en finir avec lui relégué à l'égoïsme du vivant à cet égocentrisme qui serait tout ramener à lui-même tandis que l'on voudrait qu'il se détourne de lui-même pour se tourner vers les autres qui pas plus que lui n'auraient alors d'existence intérieure, produit alors de l'économique du social et de la politique et ainsi par eux infiniment manipulable. 

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