J'écoutais du Schubert mais ça aurait pu être du Bach ou du Haendel, enfin tout ça non pas pour faire état de mes connaissances en matière de musique classique mais parce que depuis quelque temps mes recherches m'avaient amener à ces compositeurs, eux et leur musique, simples intercesseurs entre moi et mon âme, car c'est elle seule qu'il m'intéressait d'approcher, connaître par eux la musique de mon âme, car je pensais qu'à chacun la musique devait lui rendre perceptible son âme plus que son âme lui rendre perceptible la musique, à moins que cela ne revienne au même de le dire d'une façon ou de l'autre.
Mais d'abord on vit dans le bruit et trouve le silence mortel parce que tout le monde ne nait pas musicien ou sourd. Et sans doute voulant se dépêtrer de tout ce bruit l'homme a t-il chercher quelques harmonies pour les écouter dans le plus grand silence, car il fallut d'abord réduire le bruit au silence. L'insonorisation des pièces fit partie du confort moderne comme la chaîne Hifi. Il y a des musiques plus ou moins bruyantes ou dit autrement des musiques qui nous acheminent plus ou moins vers le silence. Il n'est pas étrange alors qu'avec l'âge on s'achemine vers ce silence que la jeunesse trouverait mortel.
Ce qui me dérange cependant avec la musique classique c'est qu'il y ait un chef d'orchestre comme si celui qui produisait cette musique voulait soumettre tout le monde a l'autorité de cette musique et cela à coups de baguette. Puis qu'on entendit tous cette musique jusqu'à la confondre avec celle de notre âme, pauvre âme qui n'en aurait pas entendu d'autres et par là même la prendrait pour sienne, une âme riche serait par conséquent une âme qui aurait entendu beaucoup de musiques différentes et qui n'en prendrait aucune pour sienne. En tout cas moi je m'en prenais au chef d'orchestre plus qu'à la musique que j'aurais voulu libre, affranchi de son autorité de pantin désarticulé (dans sa gestuelle bouffonne).
Pour tout vous dire. J'étais à Dieppe moi qui suis de Paris et m'étonnais à lire cette histoire de femmes qui servaient aux halages des bateaux de pêche, et c'est que de cette musique élégiaque sur le sort des femmes on nous en rebattait les oreilles à Paris depuis quelques années. Je me disais alors qu'il serait peut-être temps de changer de chef d'orchestre. Et ce n'était pas tant que je n'en aimais pas la musique, j'ai toujours eu un faible pour les musiques tristes au point de les confondre avec celle de mon âme, mais je me disais que de ne pas en entendre d'autres c'était peut-être me tromper sur mon âme ou la rendre ou la faire plus triste qu'elle n'était déjà.
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