Je voudrais revenir à mon individu et pourquoi il vaudrait mieux qu'il y ait des individus plutôt qu'une masse compacte et indissociable. il disait cela parce que je lui avais dit de s'en remettre aux faits divers s'il voulait savoir ce qu'il en était de son individu.
Partons de la bien-pensance, rétorqua t-il. La bien-pensance comme le bon sens que l'on attribue généralement au nombre, quand il ne vaudrait mieux pas être celui qui y dérogerait. Et prenons comme exemple l'humanitaire.
A l'origine de l'humanitaire on pourrait citer quelques noms et c'était alors que l'humanitaire n'existait pas ou en tout cas qu'on ne donnait pas dans l'humanitaire comme aujourd'hui donne dans l'humanitaire la bien-pensance.
Eh bien, parmi ceux qui sont à l'origine de l'humanitaire il n'en manque pas qui étaient aussi dans le colonialisme quand la bien-pensance d'aujourd'hui loue autant l'humanitaire qu'elle rejette le colonialisme.
Et ce n'est pas dire qu'il ne faille pas rejeter le colonialisme mais aussi ne pas se refuser de voir ce qu'il y a de colonialisme dans l'humanitaire, or mon individu ne donne pas plus dans le colonialisme que dans l'humanitaire qui ne sont pas des faits divers mais de société.
Ce n'est pas tout, qu'il ajouta. Il faudrait encore rendre hommage aux individus qui non pas sans risque se lancèrent dans cette grande entreprise qu'est l'humanitaire aussi qu'à ceux qui la poursuivent avec courage, mais non à la bien-pensance qui la loue quand le risque serait à la blâmer.
Alain dont il lisait les propos aurait parlé des lois et des règles mais il aurait aussi bien pu y mettre la bien-pensance et le bon sens sur lesquelles tout autant repose la société des bonnes gens en se disant: je pense ce que tout le monde pense, je fais ce que tout le monde fait.
Et Alain d'écrire: "Car la vraie question est celle-ci: non pas de savoir si les dieux m'approuvent, ou si les gens m'approuvent, mais bien si je m'approuve moi-même […] Quand nous invoquons une règle de morale, c'est presque toujours pour nous excuser."
C'est pourquoi plutôt que de s'en remettre à la morale de tous, de la société fût-elle laïque ou religieuse, il vaut mieux s'en remettre à la conscience de chacun, que l'individu ne se sente pas dédouaner d'avoir une conscience qui est responsabilité vis à vis d'autrui.
C'est encore à l'individu qu'il revient de penser à l'autre, à l'autre qui est un autre individu, il peut être en mal avec la société, avec les règles et les lois et la bien-pensance et le bon sens de la société, mais il n'y a que lui qui peut être bien avec l'autre, qui tient à l'autre.
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