Quand je lis des fragments de Cool Memories je sens grincer les dents de l'esprit et Jean Baudrillard en a beaucoup. Cet humour grinçant en mon jeune âge me fut reproché.
J'étais langue fourchue. Je comprends un peu mieux mes ainés en le lisant pour autant que je continue à sentir en lui ce qu'il y a en moi de mal pensant aussi que ce que l'on dit de l'art on peut le dire de la société: "la critique est facile seul l'art est difficile"
Certes la société n'est pas une œuvre d'art mais il est plus facile de la critiquer que de la faire quoique l'on puisse dire aussi que la critiquer contribue à la faire si ce n'est pas pure complaisance en une critique qui serait stérile.
Mais je crois que l'on peut aimer tout de même Jean Baudrillard comme l'on peut aimer l'art pour l'art sans considération de la société, sans trop lui en vouloir ni en bien ni en mal pour tout ce qu'il dit de la société.
On reconnait la qualité de l'archer à la qualité de ses traits et souvent il fait mouche, aussi il peut blesser, mais le lecteur qui sait se placer se place toujours du côté de l'archer et jamais de la cible.
C'est pourquoi l'on peut douter que la critique est un quelconque effet sur quiconque ne s'en sent jamais la cible et salue toujours l'exploit sportif, l'exercice d'adresse qui requiert d'avoir de l'œil et de l'esprit, d'affiner la touche, et s'en divertit.
Tout passe en amusement dans une société où même de la poésie on fait un article de publicité quand ce n'est pas un article de propagande et Jean Baudrillard lui-même aurait pu s'en amuser et finalement ces dents que l'on ne voudrait pas voir mordre on préfère les entendre grincer.
Il y en a qui furent battus pour ça, pour être langue fourchue, et d'autres qui se sont battus pour être langue fourchue, et il faut ranger Jean Baudrillard dans cette dernière catégorie qui n'est d'avoir eu et vu que des coups médiatiques dans cette langue fourchue.
NB
Rappelle Guy Debord par la radicalité de son propos et la force de son expression
CITATION
"Nos sociétés changent. Ce n'est plus l'atmosphère policière qui nous pèse, qui hante les rues et les cervelles. C'est l'atmosphère radieuse et performante qui nous pompe l'air … On n'est plus opprimé, on est oppressé."
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