L'homme et la machine

Si l'homme devait se définir par rapport à la machine et je crois qu'il doit se définir par rapport à la machine comme, en un autre temps, il devait se définir par rapport à l'animal, il le ferait inversement à ce qu'il l'a fait précédemment, c'est-à-dire en moins bien que … 

Par ses erreurs, par ses défauts, par ses manques et déficiences, la machine le ferait tomber de son piédestal où l'animal l'aurait mis. La machine qui ne se trompe pas ou moins, qui est plus parfaite et plus perfectible, qui est plus fiable moins défaillante … 

Ce n'est donc plus positivement mais négativement qu'il lui faudrait se définir. Négativité qui le renverrait à son animalité, animalité dont il aurait voulu se départir et paradoxalement par l'outil, par la machine.

Qu'est ce qu'il aurait pour lui sinon tout ce qu'il pouvait se reprocher: son infantilité, sa féminité, son instinctivité qui est aussi fertilité du corps et de l'esprit,(instinct doté de créativité), créativité qui est aussi "imaginativité" (qui est imagination doté de créativité).

Tout ce qui fut considéré par lui comme faiblesse serait à reconsidérer au regard de la machine dénué d'humanité parce que d'animalité d'où est aussi à reconsidérer l'humanité de l'homme qui au lieu de s'en distinguer serait à rechercher dans son animalité comme à son origine.

La machine serait bien en mal de trouver ses origines en l'homme, l'homme était déjà bien embêté qu'on le renvoyait à son animalité dont il a toujours voulu s'éloigner pour ne pas dire la rejeter quand c'est en elle qu'il lui faudra maintenant trouver son salut.

Alors qu'il lui semblait le trouver en la machine (Deus ex machina),la machine qui si l'on en croit Jean Baudrillard: "Les générations futures d'êtres artificiels élimineront nécessairement la race humaine selon le même mouvement qui lui a fait éliminer les espèces animales. Ils nous tiendront rétrospectivement pour des singes, dont ils auront honte de descendre."

Il faudrait donc en l'homme attendre le sursaut de l'animal, mais ne pas trop attendre non plus que la machine le domestique comme l'homme a domestiqué l'animal qui ne peut plus se passer de lui.