Ceux qui ont fait avec moi cette enjambée sur le tard entre un siècle et l'autre peuvent-ils se définir avec moi comme des hommes du vingt unième siècle et d'abord pour commencer qu'est-ce que pour eux et pour moi le vingt unième siècle.
Beaucoup de choses peuvent nous venir à l'esprit mais sûrement que ce qui a amené avec lui le plus grand changement de vie c'est le portable et Internet. Il reste que l'intelligence artificielle qui fait débat n'entre pas pour autant dans nos conversations et sujet de préoccupations.
C'est en salle de sport qu'une vielle connaissance me dit que sa fille vient de sortir un livre sur l'IA. Je lui demande ce que c'est. Un gros livre qu'il me dit et me prêterait bien pour que je le lise. Non merci, que je lui répondis donc poliment.
C'est au restaurant que je faisais part à des amis de ma déconfiture par rapport à un beau parti vis à vis duquel je ne m'étais pas comporté au mieux. Fais appel à l'IA qu'ils me dirent pour qu'il te concocte une belle phrase de renouement. Encore aujourd'hui je ne l'ai pas fait.
Il y a longtemps que l'on parle de nous comme des assistés mais résisterons nous encore longtemps à nous faire assister par l'IA nous qui ne résistons plus à nous faire assister par la société à chaque fois que ça va mal pour nous.
Pour nous qui faisons appel à elle la société au lieu de faire, comme je suppose un homme du quinzième siècle le faisait, appel à ses proches, c'est que nous n'avons plus de proches mais la société, c'est que tandis que la société s'est rapprochée de l'homme, l'homme s'est éloigné de l'homme.
Comme je faisais appel à mes amis j'attendais de l'aide de mes amis, de bons conseils de mes amis, une consolation de mes amis, et voilà qu'ils me renvoient à l'IA. Je n'ai rien contre l'IA, je n'ai rien contre la société, mais je ne voudrais pas que l'IA s'ajoute à la société.
Et surtout que cet ajout ne sois pas une soustraction, que par lui l'humain ne se soustrait pas à l'humain. C'est vrai que ce goût pour les opérations, pour les soustractions comme pour les additions et les multiplications, je ne l'ai jamais partager avec la société.
Sur Google on peut voir deux robots à l'intelligence artificielle bluffant qui se boxent avec une perfection jamais égalée, le grand art pugiliste mis à mal par l'IA qui avait, plus que n'importe quel humain, déjà forcé l'abandon du champion du monde d'échecs d'alors, Kasparov.
Toujours l'homme contre la machine ou la machine contre l'homme qui même quand elle l'aide, l'aiderait à se retirer, à lui céder la place, qui serait celle de la machine pour trouver sa place qui serait celle de l'homme. Et ce ne sera pas un mal s'il la trouve.
Charlie Chaplin ne faisait que se moquer de celui qui ne l'avait pas trouvé, et plus qu'à l'homme il s'en prenait à une certaine société qui trouvant la machine n'avait pas trouvé l'homme, parce que se disant représenter l'homme elle ne faisait que représenter la machine.
C'est sûrement dans cette société où l'homme est un peu bousculé par la femme comme par la machine pour une question de place qui n'aurait pas encore été trouvée pour chacun que se trouve l'homme du vingt unième siècle ou pas tout à fait du vingt unième siècle.
CITATION
Il est intéressant de retranscrire ici ce qu'Ortega y Gasset disait (dans Meditaciones del Quijote) du siècle passé: "Todas nuestras potencias de seriedad las hemos gastado en la administración de la sociedad, en el robustecimiento del Estado, en la cultura social, en las luchas sociales, en la ciencia en cuanto técnica que enriquece la vida colectiva", pour comprendre que l'homme a été un peu laissé de côté, l'homme dans son épanouissement personnel et non pas collectif. On peut encore lire: "Lo otro, la vida individual, quedó relegada, como si fuera cuestión poco seria e intrascendente."
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