Je crois que l'on ne peut pas comprendre les hommes si au lieu de les mettre sur un pied d'égalité l'on ne considère pas les deux modes d'existences dont ils relèvent et qui n'est donc pas pour tous le même.
Il y aurait le mode survie et le mode vie et ils se rattacheraient plus ou moins à l'un ou à l'autre mais pour faire plus simple faisons plus absolu ou schématique et omettons aussi pour un temps le passage possible au cours d'une même vie d'un mode à l'autre d'existence.
Dans le mode vie il y aurait une possibilité d'épanouissement et d'accomplissement de la personne humaine, ce serait le système vertueux par excellence dont chacun aimerait pouvoir se réclamer mais ne serait souvent qu'une façade qui dissimulerait un mal latent, la façade de la bonne société quand à l'arrière il y aurait les cuisines de la société, ce qui l'a nourrit mais est moins présentable et respectable.
Dans le mode survie il y aurait le travail au noir, le chômage, les petits boulots, les magouilles, les fausses déclarations ou l'absence de déclaration, la rapine, la vente de produits illicites, l'extorsion de fonds, les trafics en tout genre et le trafic boursier en premier, ce qui peut être très lucratif étant souvent fait au départ non pas tant pour s'enrichir que pour survivre, mais ce qui échappe au système vertueux et le corrompt peut s'avérer par la suite aussi salissant que fructifiant.
La société propre ne serait alors que celle qui n'a pas eu à se salir les mains et si le blanchiment d'argent ne demanderait qu'à remettre l'argent sale dans le système vertueux, aussi les personnes aux mains sales voudraient se blanchir ce qui est échapper au mode survie pour entrer en mode vie ou seul l'épanouissement et l'accomplissement de la personne humaine est possible.
Ce qui est aussi au lieu de souffrir ou pâtir de l'existence qui leur a été dévolue s'en sentir enrichie et cette fois ci dans leur être, qui est ce à quoi tous aspirent. Mais ce qui était une façon de s'en tirer on l'attacherait de façon consubstantielle à leur être. Ce sont des êtres corrompus, à jamais ils ne pourraient être vertueux. Et ceci quand il n'y a jamais de ligne de démarcation très nette entre le vertueux et le non vertueux, quand les bonnes personnes ne sont pas toujours du bon côté sinon toujours du côté où elles se trouvent exister.
Or on le sait pour exister deux modes possibles: le mode survie et le mode vie et quand la possibilité de vivre pleinement n'est pas offerte pleinement sinon chichement il reste encore le mode survie comme une session de rattrapage pour ceux qui auraient échoués au baccalauréat.
Beaucoup se vantent d'avoir réussi dans la société sans avoir obtenu leur bac, ils omettent seulement d'entrer trop dans les détails, ils ne parlent plus que de leur existence en mode vie, la vertueuse, omettant leur existence en mode survie, la digne d'infamies; celle qu'une société trop vertueuse rendrait encore plus impossible à vivre quand bien même ce serait paradoxalement les soubassements, les fondations de celle qui pourrait se montrer au grand jour.
L'idéal cependant serait qu'il y ait pour toute l'humanité qu'un seul mode d'existence, que l'humanité n'est pas à survivre mais à vivre, que l'on ne l'entretienne pas dans la survie mais qu'on lui permette de vivre, c'est-à-dire de s'accomplir pleinement qui est de s'enrichir tout à fait, non pas leur paraitre, mais leur être; mais il faudrait pour cela que la société du paraitre devienne la société de l'être.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire