dimanche 18 mai 2025

Le doux rêveur


Est-ce que la fiction nous fait aimer la réalité? Je ne crois pas. Est-ce que les grands hommes nous font aimer les hommes? Je ne crois pas. Par contre, je crois que la fiction nous fait aimer la fiction et les grands hommes les grands hommes.

Et voilà notre être cultivé et civilisé qui est un être qui aime la fiction et les grands hommes, mais cela ne le fait pas pour autant, bien au contraire, aimer le monde dans lequel il vit et les êtres avec qui il vit.

C'est un leurre qu'entretient la culture et la civilisation qui fait que l'on s'étonne de la barbarie des temps et de l'indifférence qui la caractérise.

Non la réalité ne fait pas rêver, non plus que son voisin, moins que jamais, et égalité tant souhaité veut dire rivalité plus que jamais. La haine était un sentiment propre et fort comme l'amour. Ils sont passés à la fiction. Si l'on tue encore c'est avec indifférence.

Certes, l'acte de tuer est passé dans la banalité du quotidien mais par drone interposé entre aussi dans la fiction. La guerre serait toujours une distraction de riches tandis que les pauvres continueraient à s'étriper, ce qui serait moins noble, on ne défendrait que son bout de gras.

Pas de stratégie au long cours, rien que la tactique du croc en jambe pour faire tomber l'autre. Mais on lit et va aux spectacles pour se changer les idées qui serait les changer pour de moins mauvaises, que l'on sait ne pas avoir cours.

Il y a cependant des dupes et sans doute l'est t-on tous un peu a être dupé par la fiction, à croire à la fiction comme aux grands hommes, c'est-à-dire que les hommes sont grands et que l'histoire des hommes est par conséquent une grande histoire puisque faite par eux.

Mais trop vite redescendus dans la misère du quotidien faite de petitesses, de bassesses, on ne peut que déchanter. N'est-ce pas là que confusion produite par l'illusion, le rêve, la fiction, de ce qui est, avec ce qui n'a jamais été. 

Aussi on voudrait que ce monde soit le monde virtuel, aussi est t-on en passe d'y arriver, c'est qu'on ne voudrait plus jamais redescendre sur terre, c'est que l'on voudrait plus que jamais prendre ses rêves pour des réalités.

Il n'y aurait qu'une réserve à cela et ce serait celle du doux rêveur, un doux rêveur qui ne voudrait pas, quand le monde virtuel fait rage autour de lui, que les doux rêveurs deviennent des fous furieux.

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