Tout ce qui nourrit l'homme le rend plus fort. Mais il lui faut encore savoir ce qui le nourrit. Toutes les nourritures ne sont pas bonnes pour lui. En ce sens on peut dire que toutes les nourritures ne le nourrissent pas.
Et si la bête va d'instinct à ce qui la nourrit l'homme doit faire preuve d'intelligence dans le choix de sa nourriture. Mais il est une nourriture à laquelle ne goûte pas l'animal et c'est celle de l'esprit, celle qui intéresse le lecteur.
Beaucoup de lectures vont le divertir mais peu le nourrir malgré cette devise savante: "instruire en divertissant", dont croit pouvoir tirer parti les lectures les plus divertissantes, pour ne pas dire les moins nourrissantes.
La question reste posée pour l'esprit comme pour le corps: est-ce au poison que l'on prend goût plus facilement? Un goût raffiné saurait-il nous en écarter comme le bon flair d'un chien policier fini par dénicher la drogue de là où elle se trouve.
Certes il y a le goût de notre époque et il est au roman, et il y a notre goût propre, difficile cependant de le découvrir, car il y a tout ce qui le conditionne, mais l'affiner c'est le dépêtrer du vulgaire, du commun, c'est le personnaliser.
Il trouvera alors plus facilement non pas tant ce qui lui convient que ce qui ne lui convient pas, il trouvera et rejettera la drogue qui empoisonne la société, mais tous les chiens ne sont pas des chiens policiers et parmi les chiens policiers il y en a de plus fin limier que d'autres.
Il se peut cependant que le chien policier soit plus et mieux éduqué que le lecteur, le lecteur plus livré à lui-même dans sa quête de bonnes lectures aussi que trompé par tant de lectures recommandées comme si ce qui valait pour tous valait pour chacun.
Car le lecteur est unique comme est unique l'être humain et autant, l'homme ne doit pas se laisser amener à être les hommes et non plus un homme, le lecteur ne doit pas se laisser amener a être les lecteurs mais un lecteur.
Le culturiste qui apprend à sentir son corps sait ce qui est bon pour son corps et lui adaptera chaque exercice qu'il fait. Aussi le lecteur doit apprendre à sentir son esprit, à sentir ce qui est bon pour son esprit, et ce qui est bon pour son esprit est ce qui le nourrit.
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