lundi 19 mai 2025

La bagarre pour les femmes


La bagarre pour les femmes commence très tôt pour les hommes et dans la cour d'école où il a affaire aux grands. Ces grands ne sont pas encore les grands de la société, ils ont seulement une taille de plus que lui.

On en parlera comme de l'étape primitive de la bagarre pour les femmes. A peu près tout le monde est passé par là. Et non seulement ça, mais on en est jamais sorti vraiment. S'il y a eu une révolution pour la répartition des richesses, du pain, pour les femmes elle resterait à faire.

Je ne parle pas du mouvement de libération de la femme qui continue ni plus ni moins par là à aimer qu'on se battent pour elles et qui taisent autant que les hommes cette bagarre aux origines ancestrales que la société aussi tend à dissimuler sous des airs romantiques.

Louise Michel, la communarde déportée en Nouvelle Calédonie, a rapporté que la femme Kanak était un butin de guerre, les femmes d'une tribu pour une autre tribu, les femmes prisent à des hommes pour être données à d'autres hommes.

Dans nos sociétés actuelles où il y aurait pléthore de femmes, plus de femmes que d'hommes, il n'empêche qu'il y a des hommes qui se retrouvent avec beaucoup de femmes à leur disposition (ou qui ont pour eux d'aimables dispositions) tandis que d'autres n'en n'ont pas.

On se bat pour la répartition des richesses mais on se bat aussi pour les femmes. Cependant tandis que la première dispute connait une publicité tapageuse dans le monde politique, c'est-à-dire public, l'autre reste cantonnée au privé, une affaire privée, un problème qui ne concernerait l'homme qu'à titre individuel, pour lequel il n'y aurait pas de traitement social possible.

Et l'on remarque bien qu'aucun traitement social, c'est-à-dire par la société, non pas de la répartition des richesses mais de la répartition des femmes, n'a été fait, qu'il n'y a pas eu de révolution en la matière provoquant un changement radical des mentalités.

Il ne faut pas s'étonner alors que l'on retrouve au plus haut niveau cette préemption sauvage des femmes par les plus grands hommes, les plus grands acteurs de la vie économique (un nom: Dominique Strauss-Kahn) ou acteur tout court (un nom: Gérard Depardieu), et la liste est longue.

Ce ne serait que vestige d'un âge primitif mais dont on ne serait pas encore sorti puisqu'aucune révolution n'aurait eu lieu dans ce domaine que l'on tait et renvoie au privé, qui est une façon de ne pas vouloir le traiter de façon publique, voire éthique.

Cependant il apparait peu à l'état brute sauf exception de personnages qui passent alors pour des brutes, pour ne pas y avoir mis les formes et les formes apprises par la société sont courtoisie et romantisme.

C'est en quoi la femme reconnait le fils de bonne famille, la femme qui veut un bon parti, et c'est la bourgeoise dans la société bourgeoise ainsi induite (la force de directe devient indirecte par l'entremise de la société) à faire le bon choix (et il sera médecin ou avocat car les bonnes familles plus que des enfants faisaient des médecins ou des avocats)

Aux travailleurs il restera les travailleuses, pourvu qu'elles ne soient pas trop belles; aux paysans les paysannes, pourvu qu'elles ne soient pas appelées par la ville et le bourgeois (a être sa secrétaire); et plus récemment aux chômeurs les chômeuses pour autant qu'elles le restent et c'est qu'aucun riche n'aura voulu d'elles comme femme au foyer.

Résultat, pour faire court, il y a bien une distribution et cette distribution est bien inégale, et quand bien même la femme pense faire son choix c'est encore celui de la société des hommes qu'elle fait: le meilleure des femmes allant aux meilleurs des hommes, ce meilleur étant bien entendu défini selon les critères de ladite société.

Et pour la société des hommes c'est toujours et seulement que la femme soit belle ("sois belle et tais toi"), mais je tiens de je ne sais quelle étude que les critères de beauté retenues par les hommes relèveraient en fait de signes de fertilité chez la femme, ce qui nous renverrait aussi à des temps primitifs. Il se peut cependant que la mode et les modèles par leur maigreur dérogent à la nature qui voudrait que l'espèce perdure.

Aussi sous des apparences courtoises et romantiques la bagarre pour les femmes continuerait à faire rage entre les hommes et, comme en toute bagarre, il y aurait des perdants et des gagnants; bagarre que la société ne ferait qu'encourager, qu'alimenter, plutôt que de décourager, que de pacifier, que de contenter, entretenant la frustration chez les uns et l'avidité chez les autres.

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