dimanche 11 avril 2021

To be or no to be alone

 

Quand on a personne à qui parler on peut encore se parler à soi-même, dit-on. C’est bien pratique et en a sauver sans doute plus d’un du suicide. Mais qui est ce soi-même qui a réponse à tout, car il faut bien le dire il a réponse à tout. De là que bien souvent on préfère parler avec quelqu’un d’autre. De là que quand ce quelqu’un d’autre a aussi réponse à tout il nous devient très vite insupportable. Encore un qui s’est trop souvent parler à lui-même et qui croit continuer à le faire, qui ne fait pas la différence entre vous et lui-même. Il ne laisse pas la réponse aux autres. Pourtant, à y bien réfléchir, qui que ce soit que vous lisiez : un philosophe, un écrivain, voire un scientifique, vous vous rendez bien vite compte que tous ces gens-là qui font les questions et les réponses ne font pas autre chose que de se parler à eux-mêmes. On pourrait aller jusqu’à dire que les plus grandes théories comme tous les systèmes de pensée sont sortis de cette conversation que l’on a avec soi-même. A se demander si ce n’est pas avec Dieu que l’on parle, le tout puissant, le créateur et qu’il faut lui donner la parole le plus possible. Bon, il y en a qui comme ça ne trouve pas Dieu mais la folie, à moins qu’approcher Dieu de trop près ce soit comme d’approcher le soleil de trop près : il peut nous en cuire. Dieu ou pas Dieu on est bien content quand on est seul de ne plus l’être, car c’est bien là le paradoxe : c’est quand on est seul qu’on trouve vraiment quelqu’un d’intéressant avec qui parler, c’est-à-dire capable de nous surprendre et que les poètes appellent non pas Dieu ni soi-même, mais l’inspiration. Peu importe le nom qu’on lui donne mais un peu d’honnêteté intellectuelle oblige à dire qu’on n’était pas seul et qu’il ne s’agissait pas d’un monologue mais d’un dialogue où l’on n’avait pas toujours le dernier mot.

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