mardi 27 avril 2021

La Nada

 

Ce n’est pas la première fois que l’on se parle. On a sans doute quelque chose à voir l’un avec l’autre, quelque chose que l’on cherche quand on se voit et qui nous met dans l’embarras parce qu’on ne le trouve pas. La conversation s’épuise. Encore une fois. La rencontre, comme toutes nos rencontres, parait fortuite, ne rien devoir à l’un ou à l’autre sinon au hasard, mais elles se répètent et leur répétition, cette insistance du hasard et de la circonstance, plaident pour nous. Il n’y a rien cependant à celle-ci plus qu’à celle-là qui laisse entendre que l’on se reverra et que si l’on se reverra il sortira de cette nouvelle rencontre plus que des précédentes. On est content de se voir à chaque fois. Je le dis pour moi et quelque chose me fait dire que je peux le dire pour lui. Contents, mais peut-être avaient-on, chacun de son côté, attendu plus de l’occasion, et que rien ne dit qu’elle se renouvellera comme qu’elle ne se renouvellera pas. Il y a  comme ça des choses qui ne se font pas, qui ne se feront jamais, mais qui souvent ont été sur le point de se faire. On ne peut même pas leur donner un nom, savoir comment elles se seraient appelées, sur quoi elles auraient débouchées. Cette indécision du destin et des êtres devant leur destin, c’est cela même que l’on appelle le destin quand il se réalise, mais comment l’appelle t-on quand il ne se réalise pas, quand il ne débouche sur rien ? La nada.

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