mercredi 26 août 2020

Le mérite


On dit de quelqu’un qui fait le bien qu’il est méritant. On considère sans doute par là qu’il est plus facile de faire le mal que le bien, et ce qu’il nous coûterait de faire le bien nous ferait le mériter ou être méritant. C’est oublier que si un homme est bon il doit lui coûter davantage de faire le mal que le bien. Il faut reconnaître qu’il doit être plus facile à certains de tuer ou de voler ou de … qu’à d’autres, et que ce sont ceux-là mêmes qui se commettent ainsi. S’il leur en avait coûter leur aurait t-on attribuer plus de mérite pour cela ? Le mérite on le voit ne vaut que pour le bien.

L’homme fortuné qui vous fait un somptueux cadeau a-t-il plus de mérite que l’homme pauvre qui vous fait un tout petit cadeau ? On pourrait pourtant dire que l’un est capable de vous faire le plus grand bien en assurant le plus grand coût, tandis que c’est à peine si l’autre peut vous offrir un misérable petit cadeau dont il n’est pas sûr qu’il assume le coût. Le mérite de l’homme bon serait celui de l’homme fortuné, il ne lui coûterait pas tant de le dispenser, tandis qu’il en coûterait à celui qui ne l’est pas fortuné.

A qui reviendrait le mérite ? A celui qui dispense le plus grand bien ? A celui à qui il coûte le plus de le dispenser bien qu’il soit moindre ? Que veut dire être récompensé selon son mérite ? Il a beaucoup de mérite qu’on dit. On mesure ce que cela lui a coûté. Comment le saurait-on ? N’est-ce pas une estimation bien relative, voire comparative, qui plutôt qu’en sa faveur se ferait en la défaveur et comparaison avec ceux qui ne l’auraient pas ce mérite ?

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