Que l’on rapporte l’amour à une partie de baise ou à
l’innocence de l’âge montre bien la conception erronée que l’on n’en n’a. Et ceci que l’on
se montre cynique, ce n’est qu’une partie de baise, ou puéril, en pensant que
l’amour appartiendrait ou à ceux qui en savent tout ou à ceux qui n’en savent
rien, en n'en parlant mal comme en n'en parlant trop bien, car c’est en parler trop
bien ou trop mal que de croire que les ignorants peuvent y goûter mieux que n’y goûteraient
les plus savants d’entre nous. Mais n’est pas plus savant en amour celui qui
rapporterait le nombre de ces coups comme le soldat exhibant les blessures
(dont la plus récente saignerait encore) occasionnées par ces nombreux faits
d’arme. On ne peut le ramener à une réalité plate. L’amour est un jeu savant qui mériterait d’être enseigné. Mais ce n’est pas
les cours d’instructions sexuels au collège qui ramènent l’amour à une partie de baise qui
pourraient rendre l’innocent moins innocent vis-à-vis de l’amour. Pour savoir de
quoi l’on parle il faudrait savoir de quoi l’on se moque aujourd’hui. De
l’amour romantique, celui des sentiments élevés. Oui, mais il n'y est pas que cela. C’est
un savant mélange où si le corps n’y est pas le maître il y a ses droits. On n’a
jamais mieux écrit sur l’amour qu’aux temps passés. L'amour pourrait donc s'enseigner en classe de français. Et que pourrait-on y apprendre ? Que l’amour est un jeu ! Un jeu savant. L’innocent, contrairement à ce que l’on croit, n’y jouerait que très mal, par son
manque d’expériences autant que par son manque de connaissances. Certes, il est
inspiré de grands sentiments à moins qu’il ne veuille que baiser. Voilà
l’erreur où son ignorance le plonge. Il en est une autre plus grave encore. C’est qu’il se prend au sérieux quand ce
n’est qu’un jeu auquel qu’il perd ou qu’il gagne il voudra rejouer. Son trop
grand sérieux le rendra ridicule aux yeux des plus aguerris pour qui ce n’est
plus qu’une partie de baise. Mais ce sont ceux-là même qui avaient pris l’amour
trop au sérieux qui le méprisent. Ils ne jouent plus. Ils ne jouent plus le jeu
des sentiments. Les ébats du corps sont ce à quoi ils réduisent le jeu de
l’amour. Ils y jouent mal, médiocrement, et leur exemple est un exemple tout aussi
médiocre, que les désabusés de l’amour, qui sont légion, suivront. Qui s’est
perdu par les sentiments ne voudra plus s’y perdre. Et l’amour devient une bien
pâle copie de ce qu’il a vécu quand il
n’était encore qu’un innocent. Ce qu’il ignore c’est qu’il ne s’est pas perdu
par les sentiments, mais par l’abus de sentiments comme il se perd maintenant
par l’abus de son corps qui ne laisserait pas place aux sentiments. L’amour est
un jeu savant non pas de deux corps dénués d'âme mais qui par l'amour auraient retrouvé ce supplément d'âme qui en retour les rend si désirables. Voilà que c’est parler un langage bien savant et bien démodé. Et que
dirais-je encore moi qui ne sait rien de l’amour ? Il ne faut pas feindre
mais savoir que l’on joue. L’amour est un jeu sérieux où il ne faut pas se prendre au sérieux. C’est comme de jouer au jeu de la vie et de la mort. Combien de
morts glorieuses ? Combien de renaissances victorieuses ?
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