On ne peut plus s’en prendre aux noirs, aux arabes, aux
juifs, aux femmes, aux homosexuels, aux… En tout cas, plus ouvertement. Jamais
les gens ne s’en sont pris autant aux gens. Les gens seraient devenus le
catalyseur de tous ces ressentiments, ces préjugés, ces peurs, ces haines,
inavoués. Il ne faut pas croire pour autant que tout le monde en disant les
gens pensent aux mêmes gens. Certains continuent à penser aux noirs, aux
arabes, aux juifs, aux femmes, aux homosexuels, aux… la « bonne »
société à la « mauvaise » société, celle qui serait respectueuse à
celle qui ne respecterait rien. Je ne dis pas cela gratuitement mais parce que
c’est d’actualité et donc active d’autant les gens à s’en prendre aux gens.
Comme j’étais dans la rue, c’est-à-dire là où les gens rencontrent les gens,
les voient, les entendent, je voyais, j’entendais dire : « les gens ne respectent
plus rien » Il faut savoir qu’il n’y a pas si longtemps de ça pour éviter
que ne se répande l’épidémie du Covid 19 on demandait aux gens de rester chez
eux, puis on a mis fin au confinement tout en leur enjoignant de garder entre
eux une certaine distance afin que l’épidémie ne reprennent pas de plus belle.
Mais voilà, que voulez-vous, le danger s’étant éloigné les gens se sont rapprochés. Mais
pas tout les gens à en croire les gens qui parlent des gens. Justement je
remarquai que celui qui disait : « les gens ne respectent plus
rien » ne se tenait pas à un mètre de distance de la personne à qui
il s’adressait en ces termes. Sûrement la connaissait-il suffisamment pour que
cette personne ne fasse plus parti pour lui des gens et qu’il n’ait pour autant
plus à s’en méfier ; car le problème, on l’a bien compris, ce n’est plus les
noirs, les arabes, les juifs, les femmes, les homosexuels, les…, c’est les
gens. Qui aurait jamais cru que la fin du monde ne viendrait pas du péril jaune
ou noir ou…(choisissez votre couleur) ou encore des barbares contre la
civilisation (quoique ceux qui ne respectent rien contre ceux qui sont
respectueux) ou encore… mais d’une guerre ouverte des gens contre les gens car
il n’en restera pas un de vivant, c’est-à-dire pouvant encore parler de l’autre
comme on parle des gens actuellement, plus mal que jamais auparavant :
signe de ressentiments, de préjugés, de peurs, de haines, inavoués et
croissantes jusqu’à leur paroxysme, jusqu’à l’explosion ou apothéose finale. Il
y a cependant un moyen simple et évident d’éviter cela : il suffit d’un petit
geste de la main en passant, d’un petit salut qu’on se fait en se croisant,
pour que l’on ne puisse plus dire les gens de celui que l’on a croisé et salué
et qui à son tour nous ayant croisé nous a salué, reconnaissant par là en nous
la même humanité de laquelle les gens bien sûr sont exclus.
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