N’ayant jamais aimé qu’à la hauteur de son désir et
voyant son désir baisser on se dit moins aimer. De là viendrait l’usure du
couple tant décrié. Ce ne serait pas un mal pourtant si ce n’était que cela.
Elle ne toucherait que ceux qui ne se sont jamais aimés mais seulement désirés.
Certes, il n’y a pas d’amour sans désir. On parlerait autrement d’amitié. Mais
au désir qu’on a pour l’autre s’ajoutent les sentiments qu’on a pour l’autre.
On pourrait les dire liés. Et ils le sont certainement. Mais je répondrais
cependant oui à la question peut-on aimer plus et désirer moins ? Nos
sentiments pour l’autre peuvent grandir avec le temps. C’est souvent l’inverse
qui se produit avec le désir. Le désir on le sait se passe de sentiments. Pas
l’amour avec un grand A qu’on dit. Cet amour qui est fait d’attachement. Il n’y
aurait donc pas un couple qui échapperait à cette situation bizarre où l’on
désire moins et aime toujours. Mais beaucoup se diront : si je désire
moins c’est que j’aime moins. Leur queue étant un thermomètre prenant
régulièrement la température du couple. Si la température est bonne on continue
ensemble. Si la température est mauvaise c’est que la relation se refroidit et
on se quitte. Peut-être que la queue est un bon thermomètre ? En tout cas,
à la différence de toute autre maladie, dans la maladie d’amour on souhaite que
la température monte et non pas qu’elle chute. Le désir c’est la fièvre. Et le
désir monte et baisse comme la fièvre. C’est physiologique. Alors le désir nous
porte ailleurs. C’est bien naturel. Faut-il suivre ou pas ses penchants
naturels ? C’est une question qui touche à la morale et ne règle pas le
problème de l’usure du couple. Le problème reste qu’on pense toujours trouver
l’amour quand on ne fait jamais que suivre son désir là où il nous mène. A
moins que l’amour ne soit qu’une illusion ? Une façon d’enjoliver les
choses, d’y mettre des sentiments ? Et la preuve de cela serait que quand
il n’y a plus de désir il n’y a plus de sentiments ou moins de désir moins de
sentiments. On ne serait que des animaux. On se donne des sentiments comme on
se donne de grands airs. L’air d’être plus que des animaux.
Quand le désir l’emporte que le désir l’emporte. Mais
quand le désir baisse que les sentiments l’emportent et que l’on ne se disent
pas, ce qui contrarierait les sentiments, que s’il y a moins de désir c’est
qu’il y a moins d’amour. L’amour est fait des deux, du corps et de l’esprit, et
aussi liés en nous qu’ils sont liés en eux sont liés en lui. Ils ne font qu’un.
Nous ne faisons qu’un. Et notre amour qui est fait de désir et de sentiments ne
fait qu’un. Pourquoi alors accorder plus d’importance au désir qu’au sentiment
surtout si le désir baisse, c’est comme jouer perdant et l’on est perdant à un
moment ou à un autre à suivre son désir qui ne fait que baisser. Et raison de
plus si les sentiments ne sont que la fumée d’un ancien volcan qui n’entre plus
en éruption.
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