De la nature du pouvoir

Pour savoir si le pouvoir existe toujours et quelle forme de pouvoir existe il faudrait savoir quelles sont les idées mises en avant par le pouvoir, car ce sont ces idées, et non pas celles laissées de côté par le pouvoir, qui nous dévoileraient le visage du pouvoir. Il peut être souriant, il n’en sera pas moins le visage du pouvoir. Avons-nous gagnés par ce qu’il était autrefois grimaçant ? Ou le sourire d’avant ne le voyons nous pas rétrospectivement comme une grimace ? Ne se présente t-il pas toujours avec le sourire du comédien qui fait de la politique ? On s’étonne toujours autant quand on voit le pouvoir avec une matraque à la main. C’est qu’il met toujours tant d’art ou d’artifices à la dissimuler. Le sourire n’est plus de mise et le pouvoir prend alors l’air grave qui est l’air de circonstance. Ce n’est pas non plus son vrai visage, mais celui des solennités funèbres. C’est que le pouvoir n’a pas de vrai visage, il a une matraque. Et quand il ne suffit plus de matraquer ces idées qui fondent son pouvoir, il matraque tout court. Comme il est difficile ainsi de croire au bien fondé du pouvoir il tâchera de dissimuler le plus longtemps possible sa matraque. On ne peut pas lui donner tort. On préfère le sourire à la matraque. Seulement il ne faut pas être dupe, mais consentant. Et il ne peut pas y avoir de pouvoir sans consentement. C’est aussi ce que le pouvoir devrait bien se mettre dans la tête, et qu’il peut ce consentement lui être retiré à tout moment, alors la matraque n’y pourra rien. C’est que plutôt que de s’en prendre aux personnes il devrait s’en prendre à ses idées, celles qu’il met en avant, se renouveler en les renouvelant.