La société a ses dinosaures, espèce toujours en voie de disparition ou plutôt qu'on croirait disparus, autrement dit dont la présence ne peut que surprendre. Ils se distinguent par leur mode d'être qui, puisqu'il s'agit d'êtres pensants, est leur mode de pensée, un mode de pensée archaïque.
Ils sont intéressant en cela qu'ils nous révèlent l'existence d'une société que la plupart d'entre nous estiment être révolue mais que certains faits divers rappellent à l'actualité et ce serait ceux d'une société qui marquerait elle aussi un certain recul.
Ce recul s'il fallait le préciser on dirait que c'est un recul par rapport à l'évolution des mentalités plus donc que de la société elle même dont la structure rigide, le bâti, permet encore aux dinosaures de sévir en leur procurant toujours les lieux où le milieu adéquat à leurs agissements.
Ils passent alors à nos yeux pour de grands prédateurs, ce qu'ils ne peuvent comprendre puisque dans leur milieu leurs agissements passaient pour conformes et parce qu'ils n'ont pas perçu en ce milieu de changements notoires ou les obligeant à évoluer ils n'y a aucune raison qu'ils changent.
C'est qu'une société passée ne s'éteindrait pas également partout, comme il y a certains lieux où l'on peut retrouver les vestiges d'une civilisation ancienne il y aurait certains milieux au sein de la société actuelle où pourrait perdurer certains traits d'une société qu'on dirait archaïque.
Ce qui est plus étonnant encore c'est que ces lieux ou milieux soient ceux qui se donnent comme à l'avant garde de la société, sa figure de proue, et c'est dans le milieu du cinéma comme dans les milieux gouvernementaux que sévissent les dinosaures: Strauss-Kahn, Depardieu, pour ne pas les citer.
Ceux là ont défrayés la chronique mais plus intéressant que de s'en prendre aux dinosaures serait comprendre la structure de la société non pas seulement matérielle mais mentale, extérieure et apparente mais intérieure et cachée, qui permet aux dinosaures de trouver asile en des lieux privilégiés.
M'ont également aidés à les comprendre Ortega y Gasset un penseur de la société du XXème siècle (donc passée) et un metteur en scène de ce même siècle dont le mode de pensée m'a semblé coïncider et c'est par leur acceptation de ce qui au regard d'aujourd'hui paraitrait pour le moins abjecte.
"Hay quien alcanzaría la plena expansión de sí mismo ocupando un lugar secundario, y el afán de situarse en primer plano aniquila toda su virtud." écrivait dans Meditaciones del Quijote Ortega y Gasset.
Cette pleine expansion de soi même en occupant un poste secondaire, quand l'ambition de se situer à un premier plan tuerait toute vertu on le retrouve dans les propos tenus par Alain Jessua le metteur en scène d'un film passé de mode pour ne pas dire désuet: La vie à l'envers.
Alain Jessua, personne très respectée en son temps comme pouvait l'être Ortega y Gasset, mais qui le serait moins aujourd'hui et pour les mêmes propos, disait qu'il était devenu metteur en scène parce que s'il était un bon deuxième assistant il aurait été un piètre premier assistant.
Alain Jessua pour qui au cinéma c'était comme à l'armée, la hiérarchie, le bizutage, que des jeux de rôle auxquels il fallait savoir se prêter (y incluerait-il le droit de cuissage?) était pour le moins un homme de son temps et pour le nôtre un dinosaure.
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