lundi 9 juin 2025

Le vivre ensemble ou la fête des voisins


Le vivre ensemble je voudrais en prendre le contrepied, par provocation et par défi à la bien-pensance, et je commencerai par dire que si l'humanité peut encore se supporter c'est justement parce qu'elle n'a pas à vivre ensemble.

Ce que les animaux font: vivre en troupeaux n'est pas une panacée pour mon individualiste, c'est-à-dire pour celui qui se considère un individu à part entière et n'a donc pas besoin de s'ajouter ou d'être ajouté à quiconque pour former une unité à part entière.

Hier, c'était la fête des voisins mais y allait qui voulait. Je n'y suis pas allé mais de ma fenêtre je les voyais et les entendais parce que c'est à cette distance qu'il me plaisait de les voir et de les entendre plutôt que de m'y confondre et ajouter.

J'y ai donc participé à ma manière qui est distante et séparée, je pourrais même ajouter qu'il n'y a qu'ainsi que je pouvais l'apprécier et c'est sans y être mêlé. Cela ne m'empêche pas non plus d'aimer mes voisins mais toujours à ma façon distante et séparée et sans y être mêlé.

C'est sans doute une façon bien personnelle, bien particulière, mais si la vie en société est possible pour l'individu (pour ne pas dire pour l'individualiste) c'est parce que la société lui permet encore de s'aménager un espace vital qui est un espace personnel.

La présence de l'autre nous est bien trop imposée pour qu'elle nous soit imposée davantage sous prétexte du vivre ensemble qui doit relever d'un choix personnel et non d'une volonté politique.

Il y avait de la musique à la fête des voisins et ce n'était pas Albéniz qu'au même moment j'avais choisi d'écouter et si la fête des voisins avait continué une éternité j'aurais été privé une éternité d'écouter Albéniz.

Mais j'ai supporter de les entendre brailler comme d'entendre brailler leur musique parce que je savais que le bonheur et la joie en société est braillarde, et parce que je savais que la fête ne dure pas toujours.

C'est comme un moment de tempête: on peut aimer voir et entendre la tempête mais pas y être dans la tempête, et si pourquoi pas y être, pas y être tout le temps. Le vivre ensemble serait être tout le temps dans la tempête et c'est celle des passions humaines qui se déchaînent.

C'est qu'il n'y a pas de commune mesure entre les êtres humains aussi il ne peut y avoir de régime commun sans souffrances individuelles. Le régime carcéral est le régime communautaire, la prison, l'internat; enfin il faut y mettre l'homme de force car de lui-même il n'y va pas.

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