Qui peut se dire être un penseur – quand on voit les penseurs s'élever au niveau bien général et bien abstrait des concepts – et descendre ainsi au raz des pâquerettes, parce que, qui penserait autrement de celui qui vous parle de l'homme non pas comme d'une entité abstraite et générale mais de cet homme concret et singulier qu'il connaît et côtoie au quotidien.
Il vous dira cependant qu'autant les forces politiques que les forces économiques ont fait que les hommes et les femmes de son pays ont dû quitter les hommes et les femmes de ce pays qui est le leur pour un pays étrangers où au lieu de s'y retrouver ils se sont entre eux encore davantage séparés, éloignés, car cherchant chacun de leur côté, hommes et femmes, à s'intégrer en ce pays, ils ont voulu les hommes et les femmes de ce pays, se dénigrant mutuellement et se confortant ainsi dans leur séparation, dans leur éloignement, dans leur isolement, car n'étant pas pour autant reçus ou bien reçus par le pays dit d'accueil, c'est-à-dire par les hommes et les femmes de ce pays.
C'est que ce dit penseur, que vous rabaisserez au rang de marieur, aurait voulu que se connaissent (comme dans la bible on dit que l'homme connaît la femme), Tayeb et Soraya. Sans doute se seraient-ils voulus, aimés, dans leur pays d'origine, mais voilà que hors de leur pays le mariage entre eux n'était pas aussi souhaitable et encore moins désirable, or c'est là aussi que l'on voit que ce qui n'est pas souhaitable par la société n'est pas non plus désirable par l'homme soumit à cette société qui est en l'occurrence celle du pays d'accueil. De part ce fait leur préférence, qu'il pense être une préférence qui tient à eux et non pas à la société, va pour l'autochtone, et non pas pour l'immigré qu'ils sont avec ou sans papiers, c'est-à-dire qu'ils continuent à être et veulent cesser d'être au regard de ladite société.
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