jeudi 22 avril 2021

La voix d'un ami

 

Qui a entendu la voix d’un ami comme je l’ai entendue aujourd’hui ? C’est du plus profond de moi que je l’avais appelée et c’est au plus profond de moi qu’elle a répondue. Et moi qui ne crois pas en Dieu je me suis dit que la voix de Dieu ne pouvait être que la voix d’un ami. Qu’on ne pouvait l’entendre que comme je l’avais entendue. J’étais rendu à un extrême dénuement de l’être qu’on ne peut appeler misère parce qu’il n’attend rien de la richesse. Du vivant qui attend du vivant. Et rien du commun des mortels. Un lien. Une ligature essentielle. Essentielle et immatérielle. 

A l’autre bout du fil mon ami me parlait. J’entendais sa voix. Peu importe ce qu’il me disait. Sa voix me suffisait. Jamais je n’avais eu tant besoin d’une voix amie ni su en moi à quoi elle répondait. Et moi qui ne crois pas en Dieu je me suis dit qu’elle répondait au besoin de croire, de croire que l’on n’est pas seul au monde. Il se peut aussi qu’elle réponde à un besoin d’être, à un besoin exaspéré d’être après avoir désespéré de l’être, de le trouver jamais. L’invisibilité de la voix répondrait alors à l’invisibilité de l’être. Serait l’endroit où il est. Et partout et tout le temps où on l’entend il est.

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