vendredi 7 août 2020

De l'inutilité des régimes


Si je veux maigrir il me faut une motivation plus forte que celle de manger et elle ne peut être que pour un temps celle de maigrir qui impose de ne pas ou de moins manger. C’est parce qu’elle ne peut être que pour un temps celle de maigrir que tous les régimes amaigrissants échouent. L’on regrossit. C’est que la motivation la plus forte reste et demeure celle de manger. En parlant de motivation forte : quand on est amoureux il n’est pas rare que l’on maigrisse et cela sans faire de régime. On ne pense tout simplement plus à manger. Mais cela aussi n’a qu’un temps. L’on regrossit. Depuis qu’ils sont en couple il faut voir comme il ou elle a grossit. Fini le temps des amours. On passe à table. Voici venu celui de la consommation. Dans l’amour il y a le corps et il y a l’esprit. Les appétits du corps sont liés à la consommation. Mais c’est la dimension spirituelle de l’amour qui un temps nous a tenu éloigné des appétits du corps. Qui n’a pas entendu dire aussi : depuis qu’il travaille à ses examens il ne mange plus, ou, il a maigri. C’est qu’il est occupé à étudier pas à manger. C’est que la matière à l’étude occupe son esprit, le détourne de manger. C’est que manger n’est pas seulement un acte physique mais mental : il faut y penser et le vouloir. Depuis qu’il est amoureux ou depuis qu’il étudie il ne veut plus manger, ou, il ne pense plus à manger, n’est-ce pas aussi ce que l’on a maintes fois entendu ?

Sans doute que certains régimes ont intégré cette notion psychologique et tentent quelques détournements d’esprit, mais ce ne peut être que des motivations passagères et qui ne trouvent momentanément leurs forces que dans votre volonté de maigrir. Quand sera-t-il quand vous aurez maigri ? Les motivations tomberont d’elles mêmes puisqu’elles ne doivent leur existence qu’au régime. L’on regrossit. Depuis qu’il a fini son régime il a repris 10 kilos. Qui n’a jamais entendu dire ça ? En réalité comment se défaire de tous ces siècles où l’esprit de l’homme n’a été occupé qu’à manger, qu’à se procurer à manger, qu’à faire des provisions, occupé quand il a de quoi manger à ne pas manquer de quoi manger, occupé à protéger, conserver, de quoi manger, puis à le préparer, enfin manger. C’est-à-dire plus longtemps occupé à penser à manger qu’à manger. Si l’on veut inverser la vapeur on devrait donc plutôt s’attaquer à l’esprit qu’au ventre : désoccuper l’esprit de la pensée de manger qu’empêcher le ventre de manger. Et la société de consommation devrait nous en offrir l’occasion : on n’a plus besoin de penser à manger ; dans une société d’abondance on pourrait commencer à penser à autre chose qu’à manger.

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