Si je veux maigrir il me faut une motivation plus forte que
celle de manger et elle ne peut être que pour un temps celle de maigrir qui
impose de ne pas ou de moins manger. C’est parce qu’elle ne peut être que pour
un temps celle de maigrir que tous les régimes amaigrissants échouent. L’on
regrossit. C’est que la motivation la plus forte reste et demeure celle de
manger. En parlant de motivation forte : quand on est amoureux il n’est
pas rare que l’on maigrisse et cela sans faire de régime. On ne pense tout
simplement plus à manger. Mais cela aussi n’a qu’un temps. L’on regrossit.
Depuis qu’ils sont en couple il faut voir comme il ou elle a grossit. Fini le
temps des amours. On passe à table. Voici venu celui de la consommation. Dans
l’amour il y a le corps et il y a l’esprit. Les appétits du corps sont liés à
la consommation. Mais c’est la dimension spirituelle de l’amour qui un temps
nous a tenu éloigné des appétits du corps. Qui n’a pas entendu dire
aussi : depuis qu’il travaille à ses examens il ne mange plus, ou, il a
maigri. C’est qu’il est occupé à étudier pas à manger. C’est que la matière à
l’étude occupe son esprit, le détourne de manger. C’est que manger n’est pas
seulement un acte physique mais mental : il faut y penser et le vouloir.
Depuis qu’il est amoureux ou depuis qu’il étudie il ne veut plus manger, ou, il
ne pense plus à manger, n’est-ce pas aussi ce que l’on a maintes fois
entendu ?
Sans doute que certains régimes ont intégré cette notion
psychologique et tentent quelques détournements d’esprit, mais ce ne peut être
que des motivations passagères et qui ne trouvent momentanément leurs forces
que dans votre volonté de maigrir. Quand sera-t-il quand vous aurez
maigri ? Les motivations tomberont d’elles mêmes puisqu’elles ne doivent
leur existence qu’au régime. L’on regrossit. Depuis qu’il a fini son régime il
a repris 10 kilos. Qui n’a jamais entendu dire ça ? En réalité comment se
défaire de tous ces siècles où l’esprit de l’homme n’a été occupé qu’à manger,
qu’à se procurer à manger, qu’à faire des provisions, occupé quand il a de quoi
manger à ne pas manquer de quoi manger, occupé à protéger, conserver, de quoi
manger, puis à le préparer, enfin manger. C’est-à-dire plus longtemps occupé à
penser à manger qu’à manger. Si l’on veut inverser la vapeur on devrait donc
plutôt s’attaquer à l’esprit qu’au ventre : désoccuper l’esprit de la
pensée de manger qu’empêcher le ventre de manger. Et la société de consommation
devrait nous en offrir l’occasion : on n’a plus besoin de penser à
manger ; dans une société d’abondance on pourrait commencer à penser à
autre chose qu’à manger.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire