Tous ces
mots invalides qui ont besoin du verbe comme de béquilles pour allés
dire ce qu'ils ont à dire, et qui clochent à chaque ligne :
entendez-vous ce mot qui cloche et cet autre encore et encore un
autre. Il faut un verbe pour les tenir, on dirait qu'ils sont ivres,
que quelqu'un délire, qui ne sait pas où il va, qui va là où les
mots le conduisent, et c'est leurs pas que l'on entend, le pas des
mots qui finalement ne veulent rien dire mais allés là où on les
entend. Parce qu'ils sont épris les mots, épris d'eux-mêmes sans
doute, car ils n'aiment pas leur maître qu'ils trahissent. Leur
maître qui dit : il nous faut nous sortir de nous-mêmes
nous-mêmes, mais sentez les ces tiraillements de tous côtés qui
vous prennent, ce sont les mots, ces traîtres qui veulent sortir de
nous-mêmes tout seul, car ces mots qui nous échappent échappent de
nous sans nous toujours prisonnier de nous-mêmes. Leur maître, parole d'ivrogne, leur maître ivre de mots, qui dit encore :
à partir d'aujourd'hui je ne dirais plus un traître mot.
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