mercredi 14 février 2018

Les mots


Tous ces mots invalides qui ont besoin du verbe comme de béquilles pour allés dire ce qu'ils ont à dire, et qui clochent à chaque ligne : entendez-vous ce mot qui cloche et cet autre encore et encore un autre. Il faut un verbe pour les tenir, on dirait qu'ils sont ivres, que quelqu'un délire, qui ne sait pas où il va, qui va là où les mots le conduisent, et c'est leurs pas que l'on entend, le pas des mots qui finalement ne veulent rien dire mais allés là où on les entend. Parce qu'ils sont épris les mots, épris d'eux-mêmes sans doute, car ils n'aiment pas leur maître qu'ils trahissent. Leur maître qui dit : il nous faut nous sortir de nous-mêmes nous-mêmes, mais sentez les ces tiraillements de tous côtés qui vous prennent, ce sont les mots, ces traîtres qui veulent sortir de nous-mêmes tout seul, car ces mots qui nous échappent échappent de nous sans nous toujours prisonnier de nous-mêmes. Leur maître, parole d'ivrogne, leur maître ivre de mots, qui dit encore : à partir d'aujourd'hui je ne dirais plus un traître mot.

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