On compare ce jeu à la
guerre
Les métaphores sont
sévères
Le feu sur l'échiquier a
écrit Shirov qui n'est pas un auteur de BD
Mais un grand maître
d'échecs ou un grand guerrier
Les adversaires se serrent
la main
Des mains d'hommes
aguerris
Mais aussi des mains de
gamins
Des mains qui ne tremblent
pas
Les leurs peut-être pas
Mais les miennes parfois
Et ce n'est pas que de
froid
On va rentrer les petits
Pas si petits qu'on m'a
dit
C'étaient des enfants
soldats
Déjà prêts pour le
combat
L'un d'eux c'est assis en
face de moi plus tard
Une poignée de mains pas
un mot pas un regard
J'ai pensé aux soldats
qui fourbissent leurs armes
J'ai pensé aux mères qui
vont verser des larmes
Allons! en perdant une
partie on ne perd pas la vie
Mais ce que je voyais
c'est que l'enfant qui jouait
Aux échecs avait cessé
de jouer comme un enfant
Il n'y a pas loin du champ
de bataille à l'échiquier
C'est pourquoi me revint à
l'esprit ce que la sultane Aïcha
Avait dit à son fils
Boabdil l'enfant roi qui perdit Granada
Pleure maintenant comme
une femme ce que tu n'as pas su défendre comme un homme
Ne
restait plus qu'à espérer que la mère de Nguyen Clément lui
dirait en rentrant
Pleure maintenant comme
un enfant ce que tu n'as pas su défendre comme un homme
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