lundi 20 novembre 2017

Du champ de bataille à l'échiquier

On compare ce jeu à la guerre
Les métaphores sont sévères
Le feu sur l'échiquier a écrit Shirov qui n'est pas un auteur de BD
Mais un grand maître d'échecs ou un grand guerrier
Les adversaires se serrent la main
Des mains d'hommes aguerris
Mais aussi des mains de gamins
Des mains qui ne tremblent pas
Les leurs peut-être pas
Mais les miennes parfois
Et ce n'est pas que de froid
On va rentrer les petits
Pas si petits qu'on m'a dit
C'étaient des enfants soldats
Déjà prêts pour le combat
L'un d'eux c'est assis en face de moi plus tard
Une poignée de mains pas un mot pas un regard
J'ai pensé aux soldats qui fourbissent leurs armes
J'ai pensé aux mères qui vont verser des larmes
Allons! en perdant une partie on ne perd pas la vie
Mais ce que je voyais c'est que l'enfant qui jouait
Aux échecs avait cessé de jouer comme un enfant
Il n'y a pas loin du champ de bataille à l'échiquier
C'est pourquoi me revint à l'esprit ce que la sultane Aïcha
Avait dit à son fils Boabdil l'enfant roi qui perdit Granada
Pleure maintenant comme une femme ce que tu n'as pas su défendre comme un homme
Ne restait plus qu'à espérer que la mère de Nguyen Clément lui dirait en rentrant
Pleure maintenant comme un enfant ce que tu n'as pas su défendre comme un homme

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