Ce ne sont encore que fruits trop verts trop amers
Qui ne sont pas ceux que de mon âge toi tu espère
Ils me viennent trop vite comme tombés de l'arbre
Et moi qui m'abaisse et à les ramasser trop tarde
Si fait qu'ils sont pour toi lecteur immangeables
Que mes poèmes pas plus que moi ne soient fréquentables
Parce que je ne pense que trop à moi et pas assez à toi
Et ignore toutes les règles et ne suis pas contrôlable
Mes vers comme moi ne savent pas se tenir correctement
A table dans un livre sur une page et en bon français
Je manque à tous mes devoirs et la muse ne me fait pas grâce
Elle qui fait tout pour que tout ce que j'écris passe à l'as
Je suis celui qui n'a pas à qui parler et qui parle tout seul
Ou qui jette son poème sur la page telle une bouteille à la mer
A l'intérieur il y aurait un message d'espoir ou de désespoir
En fait ce n'est pas une bouteille mais qu'une lettre sans adresse
Que j'adresse à n'importe qui et me revient par retour du courrier
C'est qu'à peine je me relis mauvais poète que je suis et jette enfin
Comme enfant on jette un caillou à la mer pour faire des ricochets
Et je ne sais plus combien car à la surface de l'eau rien ne s'inscrit
Parce que c'est là que j'écris mes belles lettres à l'infini en miroir
Puis s'il n'y a que moi à les lire c'est qu'il n'y a que moi à les voir
Je m'entretiens dans la beauté amère de mes vers oisif et pervers
Dans cette trajectoire la mienne si pareille à la leur et si singulière
Alors ne m'en veuillez pas lecteur si en mer où je suis rien ne fleurit
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire