J'entends comme le bruit des vagues au large sur la route les voitures qui passent
Et moi je pense à toutes ces vies qui passent et qui jamais de passer ne se lassent
Je repense à cette île où j'ai vécu comme un bon sauvage
J'étais si jeune et c'était je crois mon premier naufrage
Ma vie a repris depuis son cours loin des alizés
Ces vents réguliers qui me soufflent mon passé
Il y avait une moquette douce et chaude ma bien aimée tel herbe coupée en été
là où il n'y a plus qu'un parquet lisse et froid et c'est que tu nous a quitté cet été
J'entends comme le bruit des vagues au large sur la route les voitures qui passent
Et moi je pense à toutes ces vies qui passent et qui jamais de passer ne se lassent
Est-ce que je sais est-ce qu'elles savent quel vent les pousse vers quel rivage
Et quelle eau amère la vie qu'on boit qu'on boit un ou deux verres au passage
Comme je t'ai aimée et comme de toi aimé je l'ai été
Ma vie n'est plus ce qu'elle était avec toi à mes côtés
Oh toi mon beau naufrage toi mon second naufrage
Dis moi où est-ce que tu as échouée sur quel rivage
J'entends comme le bruit des vagues au large sur la route les voitures qui passent
Et moi je pense à toutes ces vies qui passent et qui jamais de passer ne se lassent
C'est qu'il y a en moi inscrit tant de visages
Enfant comme j'aimais recevoir des images
Mais toi ma belle ma douce ma regrettée
Où la vague t'a portée où sur quelle jetée
Il y a un type tu sais c'est la mer qui allait l'emporter loin de la plage
Mais c'est toi que je voyais à sa place quand je l'ai rejoins à la nage
Mon père (une tête en filigrane sur un billet) est décédé en été
Ce n'est plus que par transparence que je revois celui qui a été
J'entends comme le bruit des vagues au large sur la route les voitures qui passent
Et moi je pense à toutes ces vies qui passent et qui jamais de passer ne se lassent
C'est qu'il y a en moi inscrit tant de visages
Enfant comme j'aimais recevoir des images
A toi ma belle ma douce ma bien aimée ma mère que tu connais attends je vais te raconter
Je reçois sa photo et je me dis qu'elle ne doit plus être celle qui pour moi elle n'a jamais été
Et moi qui disais que je n'irais pas pleurer sur sa tombe en voyant d'elle une image du passé
Je fonds en larmes devant celle qui m'a mis au monde et c'est parce que je la crois trépassée
Ah ce que j'ai pu aimer les images
Comme on aime de beaux mirages
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