La perte

J'ai perdu mon portable

Ce n'est pas la fin du monde

Mais je suis comme sous le coup d'une excommunication

C'est que notre monde c'est le monde des communications

J'étais près de la gare Saint Lazare où je prenais mon petit déjeuner

J'avais pris des notes sur un papier qui avec ce papier se sont envolées

Et mon portable en a sûrement profité aussi  pour se faire la malle

C'était à l'heure du ramassage des poubelles

Qui m'a encore dit que Paris était sale

C'est que je n'étais pas bien réveillé

Pour le voir

Qui m'a encore dit que l'être était sociable

La serveuse disait bonjour à tout le monde

La serveuse et moi étions seuls au monde

Les gens s'asseyaient loin d'elle et de moi

Ils étaient quatre  sans se regarder 

Aux quatre points les plus éloignés

Qu'on aurait dit les quatre points cardinaux

C'est comme ça que des hommes se sont assis

C'est comme ça que des hommes ont habité Paris

Il va en arriver d'autres il leur faudra  se rapprocher

Il faut bien  se dire que dans les villes

On a pas choisi de vivre entassé

Le bruit de la ville qui me venait

C'étaient les poubelles qu'on ramassait

Je regardais la serveuse qui travaillait

Il y a le monde de ceux qui travaillent

Et celui de ceux qui commandent un café

Que je me disais tandis que je l'entendais

Dire bonjour en français et en anglais

C'est à peine si on lui répondait à elle

Quand ma peine à moi me répondait 

Quand ma peine sans travail répondait 

A ma peine d'avoir perdu ma femme

Bien après avoir perdu mon travail

Mais c'était juste avant de perdre

Mon portable.