J'en reviens à mon individu pour dire que la négation des égoïsmes individuels c'est la négation de l'être. Et c'est pourquoi et malgré qu'il s'en défend ce qui lui est le plus supportable est le libéralisme, voire le capitalisme;
Tandis que son cœur le porterait davantage vers le communisme ou vers tout autre humanisme ou utopie ou idéologie, voire même théologie, religion; autant d'autels où l'être est sacrifié; la sociologie serait cette science qui n'aurait plus pour objet l'homme mais les hommes en société.
Et c'est ce qu'on reproche à mon individu en le taxant d'individualisme, de vivre pour lui-même plutôt que pour la société; comme la religion pouvait lui reprocher de vivre pour lui-même plutôt que pour Dieu.
On aura tout essayé et mon individu sera resté réfractaire à tout, c'est la bête noire du bon dieu comme de la société. D'abord les bons sentiments puis la raison, le calcul de la raison, rien n'y fait.
Mon individu est indécrottable. Mais enfin c'est qu'il veut vivre et qu'il ne connait aucune autre vie que la sienne; non pas davantage celle qui lui serait promise dans un autre monde que celle qui lui est promise ici-bas. C'est que les promesses non plus ne marchent plus avec mon individu.
Et puis ce que vous lui demandez il le fait de lui-même, mais pour cela il lui faut aimer, or êtes vous bien sûr de lui apprendre à aimer. D'autre part on ne commande pas plus à mon individu qu'à l'amour. Et quand il aime il donne tout, jusqu'à sa vie qui alors ne lui importe plus.
Si le monde était amour il serait généreux, altruiste, d'où l'on peut en déduire que si votre société n'est pas généreuse, altruiste — et c'est à son degré de générosité et d'altruisme qu'on pourrait le mesurer — c'est qu'elle n'est pas amour, autrement dit fondée sur l'amour.
Ne demandez pas à mon individu d'aimer Dieu, non plus que d'aimer la société, mais plus simplement et plus à sa portée d'aimer qui il peut aimer; au lieu que cela, que l'on n'ait pas à vous le reprochez, comme on le pourrait, de lui rendre cet amour impossible.
Car vous vous en prenez à mon individu à chaque fois que vous reléguer l'amour à une place secondaire pour ne pas dire subalterne à tant d'autres objectifs que vous placez comme primordiaux.
Et ainsi voulant nier les égoïsmes individuels vous ne faites que les exacerber car mon individu qui ne se donne que par amour n'a plus à qui se donner et se retrouve dans la situation de qui ayant perdu une femme a tout perdu n'ayant plus rien ni à qui donner.
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