samedi 16 septembre 2017

Hymne poétique à la Nouvelle-Calédonie (Encore aujourd'hui...)

Encore aujourd'hui je songe à ta beauté
et ce que j'aime est ce que j'ai aimé
et ce que je suis est ce que j'ai été
entre ciel et mer cette île solitaire
Qu'on t-ils fait de toi ?
Qu'on t-ils fait de moi ?
Qui avait porté sur toi un regard vierge
Beauté déflorée, consommée, violée.
Je parlerai encore de toi comme l'on parle
du paradis perdu et de l'enfer.
Tu avais tout ce que peut offrir le paradis sur terre
et je n'ai connu que privations.
Enfermé et mal nourri,
quand tes fruits ne demandaient qu'à être cueillis.
Il eut fallu être fort et libre pour jouir de ta beauté,
or j'étais faible et ma liberté entravée.
J'ai porté le numéro 157 et le numéro 88
quand d'autres marchaient presque nus.
J'en ai pris pour 6 ans,
à l'âge où il est encore permis d'être heureux et innocent.
D'être aimé de toi Beauté.
Et tes faveurs me furent refusées,
tandis que l'on me rudoyait.
Je ne me rappelle que des coups et des piqûres de moustiques
et d'avoir dormi à la dure.
Le bleu de tes yeux Pacifique
que cernent des lagons
me tourmentent encore.
J'y ai vu des requins et des lames de fond.
De tes nuits étoilées quand c'était l'étoile jaune que je portais
à mon insu, en elles, c'était toi que j'osais encore aimer Beauté.
Je pourrais encore parler de l'absence de tout
et que seule présente la peur était partout.
Mais seule ta beauté me hantait.
Comme elle continue à me hanter.
Ta beauté originelle.
Ta beauté promise.

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