Encore aujourd'hui je
songe à ta beauté
et ce que j'aime est ce
que j'ai aimé
et ce que je suis est ce
que j'ai été
entre ciel et mer cette
île solitaire
Qu'on t-ils fait de toi ?
Qu'on t-ils fait de moi ?
Qui avait porté sur toi
un regard vierge
Beauté déflorée,
consommée, violée.
Je parlerai encore de toi
comme l'on parle
du paradis perdu et de
l'enfer.
Tu avais tout ce que peut
offrir le paradis sur terre
et je n'ai connu que
privations.
Enfermé et mal nourri,
quand tes fruits ne
demandaient qu'à être cueillis.
Il eut fallu être fort et
libre pour jouir de ta beauté,
or j'étais faible et ma
liberté entravée.
J'ai porté le numéro 157
et le numéro 88
quand d'autres marchaient
presque nus.
J'en ai pris pour 6 ans,
à l'âge où il est
encore permis d'être heureux et innocent.
D'être aimé de toi
Beauté.
Et tes faveurs me furent
refusées,
tandis que l'on me
rudoyait.
Je ne me rappelle que des
coups et des piqûres de moustiques
et d'avoir dormi à la
dure.
Le bleu de tes yeux
Pacifique
que cernent des lagons
me tourmentent encore.
J'y ai vu des requins et
des lames de fond.
De tes nuits étoilées
quand c'était l'étoile jaune que je portais
à mon insu, en elles,
c'était toi que j'osais encore aimer Beauté.
Je pourrais encore parler
de l'absence de tout
et que seule présente la
peur était partout.
Mais seule ta beauté me
hantait.
Comme elle continue à me
hanter.
Ta beauté originelle.
Ta beauté promise.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire