J'ai remonté
de petites pentes
et croulé
sous les assaillants
qui
n'étaient que poussière et vent
mon chemin
fut celui du tout venant
et ma route
tracée d'avance
une tombe
m'attendit tout ce temps
qui ne fut
pas le mien seulement
j'ai mangé
le repas des jours
à la table
qui n'était pas dressée pour moi
j'ai voulu
mettre une femme entre moi et le néant
et me suis retrouvé dans le
plus grand dénuement
j'ai appris
que pour parler librement
il fallait
être libre et que je ne le serais jamais
que je ne
prendrais pas au collet
la pensée
aux mille visages
sans fards
ni maquillage
j'ai
toujours eu un peu de mal à respirer
l'air est
sensiblement le même partout
et partout
le même manque d'air
mon destin
fut un jet de pierre
qui
n'atteignit jamais le ciel
à peine
quelques rebonds en surface
j'ai appris
à jouer aux échecs
et les
échecs m'ont appris
que ma
pensée était superficielle
à peine
quelques rebonds en surface
j'ai cherché
sans savoir ce que je cherchais
j'ai cherché
comme je ne chercherai plus
j'ai cherché
comme celui absolument seul
et nu
cherche que l'on vienne le chercher
j'ai trop
aimé la fumée
et la fumée
s'est dissipée
j'écoute
plus que jamais
et plus que
jamais
tout sonne
faux à mon oreille
qui donne le
la
j'écoute
qui donne le la
tout sonne
faux à mon oreille
j'ai ouvert
la porte aux miens
sans la
refermer derrière
je me suis
aimé dans l'homme mûr
quand je
n'étais encore qu'un enfant
et je me
suis aimé dans l'enfant
quand je
n'étais plus un enfant
je me suis
aimé dans la femme qui m'a aimé
comme jamais
je ne me suis aimé
il manque
toujours un peu de sincérité
un peu mais
le malaise est profond
et la vérité
au fond
je la sens
monter
à moins que
les petites pentes se soient inversées
à moins que
les petites pentes soient descendantes
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