mercredi 27 septembre 2017

Les petites pentes

J'ai remonté de petites pentes
et croulé sous les assaillants
qui n'étaient que poussière et vent
mon chemin fut celui du tout venant
et ma route tracée d'avance
une tombe m'attendit tout ce temps
qui ne fut pas le mien seulement
j'ai mangé le repas des jours
à la table qui n'était pas dressée pour moi
j'ai voulu mettre une femme entre moi et le néant
et me suis retrouvé dans le plus grand dénuement
j'ai appris que pour parler librement
il fallait être libre et que je ne le serais jamais
que je ne prendrais pas au collet
la pensée aux mille visages
sans fards ni maquillage
j'ai toujours eu un peu de mal à respirer
l'air est sensiblement le même partout
et partout le même manque d'air
mon destin fut un jet de pierre
qui n'atteignit jamais le ciel
à peine quelques rebonds en surface
j'ai appris à jouer aux échecs
et les échecs m'ont appris
que ma pensée était superficielle
à peine quelques rebonds en surface
j'ai cherché sans savoir ce que je cherchais
j'ai cherché comme je ne chercherai plus
j'ai cherché comme celui absolument seul
et nu cherche que l'on vienne le chercher
j'ai trop aimé la fumée
et la fumée s'est dissipée
j'écoute plus que jamais
et plus que jamais
tout sonne faux à mon oreille
qui donne le la
j'écoute qui donne le la
tout sonne faux à mon oreille
j'ai ouvert la porte aux miens
sans la refermer derrière
je me suis aimé dans l'homme mûr
quand je n'étais encore qu'un enfant
et je me suis aimé dans l'enfant
quand je n'étais plus un enfant
je me suis aimé dans la femme qui m'a aimé
comme jamais je ne me suis aimé
il manque toujours un peu de sincérité
un peu mais le malaise est profond
et la vérité au fond
je la sens monter
à moins que les petites pentes se soient inversées
à moins que les petites pentes soient descendantes


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