Le désir de manger est un désir mou auquel on cède mollement. Le ventre mou fini toujours par céder: c'était dur, trop dur de tenir sans manger, c'est la mollesse du ventre qui parle pour nous et tout le monde la ressent en mangeant et pas qu'en mangeant. Cependant il y a parmi nous des gens durs et secs qui ne donnent au ventre et pas qu'au ventre, aux autres, à aucun instant la possibilité d'être eux, que dis-je, qui ne laissent aux autres la plus petite possibilité d'entrevoir un seul instant qu'ils puissent être eux. Un subalterne doit être traité en subalterne sinon ... il n'y a plus de subalterne, mais il n'y a plus de subalterne aujourd'hui, oui, mais quand même qu'ils disent, qu'ils disent sèchement, qu'ils disent durement. Qu'ils disent et qu'ils n'ont pas tort de dire: tout dépend de comment on nous traite à nous les ventres mous. Foutu pagaille, sacré chamaille, ils se traitent tous d'égal à égal, mes respects mon général, gare à vous qu'ils disent d'un simple regard et tous les ventres mous se mettent au garde à vous.
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